Quelque chose dans l'air
Journal du confinement
17 mars 2020 : c’est la sidération en France provoquée par le confinement. Photographe documentaire, la dynamique de mon travail fut stoppée brutalement. Je vis à Paris dans le 17è arrondissement et mon horizon photographique se réduisait soudain -ou s’ouvrait plutôt- à la seule possibilité de circuler dans un rayon d’un kilomètre autour de chez moi.
Je découvrais alors mon quotidien sous un nouveau jour avec cette menace diffuse, ces regards perdus, ces masques, cette réalité devenue sidérante.
Un va et vient s’installait alors entre l’intimité de ma vie familiale et l’existence en bas de chez moi, avec ce quelque chose dans l’air…
C’est dans cet état d’esprit que j’ai commencé une correspondance quotidienne avec un ami ardéchois, le temps du confinement.
Il écrit sur mes photographies. Je capte des images à partir de ses textes. Nos univers poétiques se croisent et se répondent spontanément, dans l’urgence de la création.
March 17, 2020 : it is the stupefaction in France caused by the confinement. As a documentary photographer, the dynamics of my work came to an abrupt halt. I live in Paris in the 17th arrondissement and my photographic horizon was suddenly reduced – or rather opened up – to the sole possibility of moving around within a radius of one kilometre of my home.
I discovered my daily life in a new light with this diffuse threat, these lost glances, these masks, this reality that had become staggering.
A coming and going was taking place between the intimacy of my family life and the existence downstairs, with this something in the air…
It was in this state of mind that I started a daily correspondence with a friend from Ardèche, during the time of confinement.
He writes about my photographs. I capture images from his texts. Our poetic worlds cross and respond spontaneously, in the urgency of creation.