Marie-Pierre Dieterlé Photographe

C'est quand demain ?

Parcours de femmes sans domicile

Les femmes que j’ai photographiées sont sans domicile. Certaines depuis des années, d’autres le temps de retrouver un logement. Toutes circulent de centres d’hébergements en hôtels avec parfois des passages à la rue. Toutes sont là suite à une cassure dans leur vie qui en rappelle de précédentes.

Pendant trois ans, de 2002 à 2005, à Paris et en région parisienne, je les ai rencontrées pour tenter de comprendre leur parcours. Elles ont accepté d’être photographiées. J’ai suivi chacune d’elles pendant plusieurs mois, à pas de loup, captant des regards, une situation, à travers mon objectif. Je les voulais à leur image : dignes. Ni voyeurisme, ni victimisation.

Simplement, au fil des jours, j’ai photographié leur profonde solitude et leur attente d’un jour meilleur. Ces images retracent des instants de vie avec ce qui permet de garder espoir : les enfants, un compagnon de galère, l’amitié, un sourire, un poème…

La plupart d’entre elles ont retrouvé un logement, d’autres attendent encore.
Comme Christine qui, un jour, m’a demandé : « C’est quand demain ? »

The women I photographed are homeless. Some of them have been homeless for years, others have been homeless for a while. They all move from hostels to hotels, sometimes ending up on the streets. They are all there because of a break in their lives that reminds them of previous ones.

For three years, from 2002 to 2005, in Paris and the Paris region, I met them to try to understand their lives. They agreed to be photographed. I followed each of them for several months, at a snail’s pace, capturing their looks, their situation, through my lens. I wanted them to be like themselves: dignified. No voyeurism, no victimisation.

I simply photographed their profound solitude and their expectation of a better day. These images retrace moments of life with what keeps hope alive: children, a companion in trouble, friendship, a smile, a poem…

Most of them have found housing, others are still waiting.
Like Christine who, one day, asked me: « When is tomorrow?